Notre relation au monde se fait d’abord sur le terrain des sites inscrits par l’UNESCO afin de prendre la mesure de toutes les facettes du Label. Mais elle se fait aussi auprès des acteurs du patrimoine mondial, lors de colloques, grâce à des publications internationales. Enfin, nous avons mis sur pied les Greeters de Saint-Christophe attachés à leur territoire qui ont plaisir à y accueillir des visiteurs comme ils accueilleraient des amis venus en voisins, de France ou du monde entier .
Quelle que soit la forme de la découverte, l’essentiel réside dans la rencontre !
Actualité Facebook :
« Saint-Christophe de Bardes (Saint-Émilion) :
Connaissez-vous les Greeters ? Des guides bénévoles, érudits, chaleureux, faisant le lien entre patrimoine architectural, paysages, habitants des dits territoires, proches des Elus pour la réflexion sur l’aménagement et dialoguant avec les enfants pour la transmission :
http://saintchristophe.greeters.website/»
OCTOBRE 2016 – Ségovie – IIe Rencontre européenne des Associations du Patrimoine mondial ou comment « devenir une référence dans la gestion du Patrimoine culturel européen »
Le contexte de l’interview
Un thème: la fonction sociale du patrimoine mondial. Des études de cas pour « partager les bonnes pratiques du réseau dans l’utilisation du Patrimoine mondial comme outil d’intégration sociale. Avec un corollaire, le rôle des citoyens dans sa conservation, sa valorisation et sa diffusion ».
1) En quoi le Patrimoine mondial a-t-il une fonction sociale ?
La propre définition de Patrimoine mondial est le résultat d’une construction sociale : la
société s’approprie des biens patrimoniaux et en prend possession parce qu’ils ont une
fonction sociale : c’est le droit de tous au Patrimoine mondial.
2) Mais comment ?
Il est nécessaire de comprendre le Patrimoine mondial comme une ressource culturelle et à la fois comme un processus vivant. Le composant principal du Patrimoine mondial et, par conséquent des propres biens, sont les personnes qui les apprécient, en prennent soin, s’y identifient et font partie de l’esprit du bien : Patrimoine habité – Patrimoine vécu.
Le Droit de tous au Patrimoine mondial comporte une responsabilité sociale (ainsi qu’individuelle et personnelle) qui implique une diversité de discours sur la manière d’affronter la conservation et la protection des biens.
3) Quelles nouvelles pratiques pour le droit de tous au Patrimoine mondial ?
La prise de conscience à travers l’information et l’éducation en matière de Patrimoine mondial et de Valeurs devient un outil social pour le dépassement des différences culturelles. En outre, la participation sociale et une nouvelle gouvernance doivent promouvoir de nouvelles formes de diffusion sociale, d’éducation et de sensibilisation, ainsi qu’une nouvelle créativité qui puise son inspiration dans le Patrimoine.
5) Pour conclure, quelles interventions avez-vous trouvées exemplaires (question à Catherine Arteau)?
À partir de ces prémisses pour approfondir la question du droit de tous au Patrimoine mondial j’en désignerai trois : la première mobilise le pays tout entier, dans la deuxième un vignoble est au cœur du développement territorial et enfin la troisième parce qu’elle fait un travail remarquable avec la jeunesse. Sans oublier que nous avons mis à disposition des membres du réseau le webdocumentaire du Barde : « L’expérimentation d’un patrimoine vivant – Juridiction de Saint-Émilion ». http://www.lespetitsambassadeursdulabel.fr !!
6) Plus précisément ?
L’ENCADRÉ : Le Barde représente l’association UNESCO à Ségovia !
Catherine Arteau, présidente du Barde du Label y a représenté l’association gestionnaire UNESCO de Saint-Émilion.
Nous avons été retenus pour faire binôme avec le représentant de la France, le président de la commission « relations internationales » de l’Association des Biens Français du Patrimoine Mondial, le sénateur du Tarn et maire d’Albi.
Pour mémoire, la Cité épiscopale d’Albi a été inscrite le 31 juillet 2010.
L’étude de cas proposée : « Comment se saisir des compétences inscrites dans le temps long de notre histoire patrimoine mondial ? Comment faire de l’inscription une chance ? Une problématique posée aux paysages culturels de 1ère génération. Le cas de la Juridiction de Saint-Émilion à l’aune de ses 20 ans ! ».
En marge de cette présentation bilingue (lien à faire avec le PPT) qui est en partie illustrée par la contribution du Barde pour la valorisation du Bien inscrit, nous mettrons à disposition de nos homologues le webdocumentaire intitulé : « L’expérimentation d’un patrimoine vivant Juridiction de Saint-Émilion ». http://www.lespetitsambassadeursdulabel.fr
NOVEMBRE 2016 – Les Petits Ambassadeurs reçoivent le site UNESCO d’Angkor (inscription 1992-Cambodge)
Youtube : « Les merveilles d’Angkor » https://www.youtube.com/watch?v=7vGdz7eGvOY
Le contexte de l’interview
L’Autorité nationale APSARA (Autorité pour la protection du site et la gestion de la région d’Angkor) en relation avec le ministère de la culture en France a choisi d’envoyer sur le site de la Juridiction de Saint-Émilion deux stagiaires d’Angkor.
Ces deux stagiaires sont venus échanger sur les pratiques de gestion d’un site patrimoine mondial. Ils portent un intérêt particulier aux actions menées en direction des enfants. Ils ont été reçus par « les Petits Ambassadeurs » qui travaillent cette année scolaire sur le thème de l’habitat.
À l’ordre du jour : l’habitat Khmer.
Interview :
Les questions posées aux Petits Ambassadeurs sont illustrées dans un document accessible (ici) :
Question 1 : Ou se trouve le Cambodge ?
Question 2 : Comment vivent les Cambodgiens ?
Question 3 : Suis-je Cambodgienne ?
Question 4 : Quelle maison préfères-tu ?
Question 5 : Est-ce que l’on vivait dans les temples d’Angkor ?
L’ENCADRÉ : Bientôt une classe patrimoine Barde sur le site d’Angkor ?
Cette rencontre a permis au Barde du Label de présenter son programme de Classe patrimoine (télécharger PPT classe patrimoine). Les organisateurs étudient aujourd’hui la possibilité d’organiser avec l’équipe du Barde une classe patrimoine sur place au Cambodge, avec les plus jeunes.
DECEMBRE 2016 – Libre interprétation du dialogue de Wang Fu – cha jiu lun, interview réalisée avec « les Petits Ambassadeurs du Label »
Le contexte de l’interview
L’inauguration du musée Saint-Émilion Pomerol Fronsac, le 9 décembre 2016 dans la capitale du thé, Pu’eR (Yunnan). Quand « le vin dialogue avec le thé » ! Un clin d’œil à ce texte datant d’un millier d’années et une rencontre mise en scène par les enfants, celle de Cha-la tasse de thé et habitante de Pu’eR avec Pu Tao-le verre de vin de Saint-Émilion. « Cha » et « Pu-Tao » ne se connaissent pas et ne comprennent pas cette rencontre entre Saint-Émilion et Pu’eR…
L’interview :
Les Petits Ambassadeurs ont créé des marionnettes donnant ainsi un visage à « Cha » et « Tao ».
1) Pouvez-vous vous présenter ?
« Cha » prend la parole : Je suis « Cha », la tasse de thé, la boisson des empereurs de Chine…
« Tao », le verre de vin, l’interrompt :
– Laisse-moi rire ! Depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui le thé a toujours été beaucoup moins précieux que le vin, il n’a pas la même valeur. Moi ce sont des gens très courageux qui me cultivent. Je suis tellement supérieur qu’il est inutile de te fatiguer à poursuivre la comparaison.
2) « Cha », qu’avez-vous à répondre ?
- Mais tu n’as donc jamais entendu parler de la ville de Pu’eR dans le Yunnan où l’on vient du monde entier pour me trouver ? Tu n’as jamais entendu parler des montagnes de Jing Mai que tout le monde traverse pour venir me chercher ?
- Moi je suis le meilleur des thés, aux feuilles si brillantes qu’elles sont dignes de l’empereur? J’ai tellement d’acheteurs qu’ils encombrent les rues et les fleuves. Pour toutes ces raisons, il est facile de voir qui de nous deux est le meilleur.
« Tao » reprend :
- Et toi tu n’as jamais entendu parler de « notre coteau » de Saint-Émilion avec ses vignes qui sont tellement uniques qu’elles sont un patrimoine mondial de l’humanité ? Tu n’as pas entendu parler non plus de Pu Tao (le vin de raisin) ? Il est tellement précieux que mes parents m’ont appelé « Tao » !
- C’est autre chose que tes mauvais arguments.
3) « Cha », qu’en pensez-vous ?
- J’ai traversé la mer et suivi les fleuves pour arriver jusque dans votre pays et maintenant les gens se bousculent pour me connaître !!!
- Moi, je suis la plante supérieure, tantôt blanc comme jade, tantôt couleur d’or. L’Empereur de jade 玉皇大帝 est un dieu chinois d’origine taoïste qui régit les autres dieux, lié au Ciel et à la souveraineté.
« Tao » :
- Et moi, je suis l’enfant d’une plante qui accompagne l’histoire, tantôt couleur d’or, tantôt rouge jusqu’au sang du Christ, Jésus-Christ, le Fils unique du Dieu des Chrétiens.
« Cha » :
- Nos moines, les bouddhistes les plus savants boivent du thé qui leur apporte un soutien à leur quête spirituelle. Après des milliers de cycles de vie, les Bouddhas m’admirent encore. Toi, le vin tu détruis les familles, tu disperses les biens, tu pousses à la violence.
4) « Tao », quelle est votre réponse ?
- Moi je suis le petit ambassadeur de « notre coteau » de Saint-Émilion et je sais que ma famille ne ressemble pas à ce que tu racontes. Elle est seulement heureuse de partager notre grand vin entre grandes personnes et spécialement pour nos fêtes.
- Et d’ailleurs, qui se met à chanter rien qu’avec du thé ? Qui a-t-on déjà vu se mettre à danser après avoir bu du thé ? Boire du thé fait sonner la peau du ventre comme les cloches de notre église du village !
« Cha » et « Tao » continuaient à se quereller. Ils n’avaient pas vu que l’eau était à leurs côtés. L’eau leur demanda alors :
5) Eh vous deux, pourquoi cette dispute ?
- Qu’est-ce qui vous autorise à vous attribuer tant de qualités ? On vous a demandé de vous présenter et pas de vous diffamer…
- Le thé sans l’eau, de quoi a-t-il l’air ?
- Le vin sans l’eau, à quoi ressemble-t-il ?
- Tous les êtres ont besoin d’eau. Parce que je tombe du ciel, j’apporte bonheur ou malheur par la récolte, la sécheresse ou l’inondation. C’est moi qui fait couler fleuves et rivières. Et pourtant je ne prétends pas être la meilleure du monde ! Alors vous deux, pourquoi vous quereller ? Désormais soyez bons amis. Quand la cave prospère à Saint-Émilion, la maison de thé n’est jamais pauvre à Pu’eR.
L’ENCADRÉ : Les Petits Ambassadeurs tentent le « live » avec Pu’eR !
Message vendredi 9 décembre 2016 à 10h01 : « Bonjour ! Ce sont les petits ambassadeurs du label qui vous parlent. On est le matin et on parle de vous et de la Chine. Et vous, que faites-vous en ce moment ? On a découvert les cultures de thé. On pense fort à vous !! Lilas, Marie et leurs Petits Ambassadeurs ».
Retour, 4’ après ! : « Bonjour les « Petits Ambassadeurs » ! Nous sommes à Pu’eR sous un soleil radieux et venons d’inaugurer l’exposition sur les vins de Saint-Émilion-Pomerol-Fronsac- dans le musée des thés de Pu’eR ! Il y avait beaucoup de monde et de jolies dames en tenues traditionnelles ! Je vous envoie quelques photos malgré les 10.000kms qui nous séparent ! ». Émilie
Et en suivant, nouveau message : « Bonjour à tous, nous sommes en pleine exposition et on pense fort à vous depuis l’autre bout du monde ! Bien à vous ». Franck
JANVIER 2017 – Cela représente quoi pour vous le patrimoine mondial ?
Le contexte de l’interview
Cette question est posée à chaque participant en préalable aux formations du Barde du Label. Mais nous demandons une réponse en image. Chaque image représente un point de vue personnel, sensible, incarné par l’objet photographié. Ici 5 réponses à la même question… À suivre.
L’interview (réponses) :
Il me semble que l’Unesco était devenu une marque, non pas à cause de l’Unesco en elle-même mais plutôt par la force des choses à cause des touristes qui suivent cette « marque » comme ils suivraient par exemple un classement établi par le Lonely Planet, le Routard ou Michelin.
L’Unesco est pour eux un gage de qualité patrimoniale et ils parcourent le monde en suivant cette « marque », se rassurant ainsi sur le caractère exceptionnel de leur découverte.
Personnellement, c’est parfois ce que j’ai fait lors d’un tour du monde, et j’ai fait un constat mitigé sur certains sites (Angkor, Machu Picchu, Baie d’Halong par exemple) qui n’étaient plus en mesure d’assumer cette fréquentation abondante pour des raisons écologiques ou environnementales, culturelles ou architecturales, voire économiques et sociales.
Aujourd’hui à Saint-Émilion, globalement « le néant ».
Par ce globe terrestre, je note la dimension internationale de l’UNESCO. En effet, peu importe sa culture, l’UNESCO érige aux yeux de tous la valeur internationale d’un bien, d’une tradition (pour le patrimoine immatériel) et engendre une ouverture d’esprit et développe notre curiosité quant au pays concerné par l’inscription.
Mon objet est une boîte d’allumettes. J’ai envie de considérer chaque allumette comme l’objet du trait d’union dans sa forme. Trait d’union entre les cultures et les générations. Privilégiant l’idée de la connaissance de l’autre, de transmission, d’éducation véhiculée par l’UNESCO.
J’aurais pu choisir n’importe quelle forme de « bâton » pour dessiner un trait d’union. Peut-être le choix de l’allumette qui peut servir à allumer un feu (parfois destructeur?) dans sa fonction première, traduit aussi inconsciemment mon inquiétude quant à la surfréquentation de certains sites et au changement d’identité que cela impose.
Un cahier, pour écrire et transmettre, parce qu’il rappelle aussi l’école, l’éducation. On peut, bien sûr, transmettre de nombreuses façons, mais l’écrit est pour moi plus rassurant, le plus concret, le plus tangible. On peut aussi dessiner, coller, plier, découper… Je l’ai choisi beau et précieux, comme le contenu qui lui ai destiné, et parce qu’il donne envie de l’utiliser, de le relire, de l’offrir.
L’ ENCADRÉ : ces questions ont été posées au départ de la démarche d’information, de formation, de participation menée par le Barde pour l’association UNESCO Saint-Émilion. C’est un marqueur intéressant pour un territoire inscrit depuis 1999. Nous reposerons les questions dans quelques mois dans le cadre de la préparation de l’anniversaire des 20 ans de l’inscription. Donc à suivre !
Février 2017 – Cela représente quoi pour vous le patrimoine mondial ? (suite)
Le contexte de l’interview
Cette question est posée à chaque participant en préalable aux séances d’information ou de formation menées par le Barde du Label. Nous demandons une réponse en image. Chaque image représente un point de vue personnel, sensible, incarné par l’objet photographié. Ici 5 réponses à la même question…
L’interview (réponses) :
1) Un paysage culturel
Il s’agit du dossier de presse produit par le SIVOM (ancienne communauté de communes de la Juridiction de Saint-Émilion lors de l’annonce de l’inscription. Il m’a permis de comprendre ce qu’était un paysage culturel.
Cette inscription vécue par moi comme une joie immense et pourtant si vite retombée autour nous !
2) Une reconnaissance qui fige le paysage
Selon moi, un site reconnu par l’Unesco est comme mis sous cloche pour la protection et préservation de son patrimoine. Une cloche malgré tout transparente laissant une accessibilité (au moins visuelle) de ce patrimoine à tous. J’y associais également ma crainte du caractère « figeant » (et par conséquent contraignant) de l’inscription mais vous m’avez déjà rassuré sur ce point :).
3) A bucket list
Guide depuis peu, je me place encore souvent du côté du touriste lambda qui, au fil de ses voyages, est avant tout attiré par ces sites inscrits au patrimoine mondial, principalement pour les prendre en photo sans vraiment s’intéresser à leur histoire. Cette liste fait donc un peu « bucket list ».
C’est donc un peu péjoratif, mais j’y trouve un point positif : une sorte de vulgarisation du patrimoine qui rendrait la culture plus attrayante pour un plus grand nombre de visiteurs.
De plus, avec cet appareil photo je pensais au fait de figer le site, comme l’enfermer dans un carcan, en empêcher l’évolution.
4) Un attachement
Je ne suis pas originaire de Saint-Émilion mais « je suis d’ici ». Mon attachement est au-delà de l’appartenance d’origine. Il est indéfectible et cette pierre en illustre son fondement.
5) La transmission
Je suis la mère d’un Petit Ambassadeur du Label et ma présence ici est un témoignage de ce qui s’est joué de fort dans ce programme. L’œuvre que je présente est celle de mon fils qui s’est approprié cette culture ici illustrée.
Mars 2017 – À venir – L’éducation en milieu rural, une ressource exceptionnelle condamnée sans pouvoir en faire la preuve !
Légende : La logique de l’absurde – Dardelet (dardelet.over-blog.com)