Le Barde du Label arrive au cœur d’une expérience déjà longue, celle de ses fondateurs. Recul, distance et liberté seront les maîtres-mots de ce tandem. On y trouve aussi de la densité dans ce projet, à l’image de cette « gaillette » venu du Nord comme son fondateur. Un objet éloigné géographiquement de la Juridiction de Saint-Émilion qui appartient au Bassin Minier Nord-Pas-de-Calais inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
Un bloc de houille avec sa succession de lits mats (fusain) et brillants (vitrain) en métaphore de tout ce qui fonde le « Barde » : une vie, des valeurs, des hommes, un paysage culturel.
Quant à l’autre protagoniste…
« Sa terre la rappelle, avec ses vignes qui descendent les collines de Saint-Émilion, où elle est née, il y a quarante-sept ans. (…) Catherine Arteau mêle l’évolution de la société à la grande tradition viticole. (…) Déjà, elle tisse les liens entre les lieux, les amarre au quartier, à ceux qui y vivent. Son objectif : restituer au vin sa vocation d’objet de civilisation ? ».
L’express, R.B., il y a déjà presque 20 ans.
« Je suis une femme de terrain ».
Au sens premier du terme. Mon bureau tient dans une valise que je porte avec détermination de destination en destination. Je l’ouvre maintenant le plus souvent possible chez nous à Saint-Christophe des Bardes. Quant à mon champ d’interventions, il s’étend sur tous ces territoires géographiques rencontrés qui composent la cité, sans exception historique, culturelle, sociale, ou économique.
Une seule et même motivation relie tous ces projets, répondre à cette question : En quoi peut-on agir sur le territoire et utiliser le récit comme effet structurant, créateur de sens, afin que chaque citoyen puisse participer à l’élaboration d’un projet commun ? Métier ou profession de foi ? Incontestablement un engagement qui se nourrit de rencontres, qui façonne l’espace publique en puisant dans les richesses intrinsèques de son terroir, qui trouve son inspiration dans l’évidente nécessité de maintenir des liens entre les territoires humains, parfois cloisonnés, dont l’histoire permet de donner sens et couleurs aux projets, quelle que soit leur diversité.
« Interroger ce qui fait message dans les valeurs humaines ». Toujours et encore… tel que nous le rappelle le message fondateur de cette installation contemporaine découverte lors de l’exposition « Esprit mine » (CHM de Lewarde, 2011).
Black sound bis, 2009. Installation contemporaine
Cléa Coudsi et d’Eric Herbin.
La force de tous ces projets qui ont marqué la vie professionnelle de la fondatrice du « Barde », c’est d’être le fruit d’une histoire humaine dans laquelle se joue souvent leur relation à la nature (le désert, l’océan, le fleuve, l’agriculture, l’insularité, le climat, etc.).
Qu’ils soient réalisés : Institut du Monde Arabe à Paris, Base de sous-marins de Lorient, Parc de l’Estuaire de la Gironde, etc.,
Ou parce qu’ils ont été fondateurs : Centre Culturel du Vin des Chartrons, Fêtes populaires à Bordeaux (Vin, Fleuve ou Agora), refondation du Musée de l’Homme à Paris, etc., sur des territoires éloignés ou singuliers (Saint-Pierre et Miquelon, les citadelles d’Hanoï ou le Fleuve Sénégal, etc.),…
Ils ont été un chemin naturel vers un projet patrimoine mondial de l’humanité comme celui du Barde du Label.