Un village qui se trouve à la croisée d’aspirations nouvelles des clientèles du patrimoine : plus sensibles, plus affectives qu’intellectuelles (des émotions, des symboles, des repères aussi, etc.).
Saint-Christophe des Bardes est l’un des huit villages de la Juridiction de Saint-Émilion inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO et cela, au titre de paysage culturel. À son échelle, il a valeur d’exemplarité !
Il sera d’abord un visage pastoral pour la Cité médiévale avec lequel il entretient une relation historique : résidence d’été des chanoines du Chapitre de Saint-Émilion jusqu’à la Révolution française en 1789. Cette vie liée au religieux marquera le Vieux-Bourg situé au nord de la Chapelle dédiée à Saint-Christophe et propriété des Chanoines.
Dans le dossier candidature UNESCO, Saint-Christophe des Bardes est qualifié de « villages aux belles demeures » et « fief de l’architecture viticole de la Juridiction avec une magnifique concentration de châteaux, … » « … des témoignages incomparables du passé viticole aristocratique ».
Au-delà de ce constat patrimonial qui fait sa valeur ajoutée, le village a aussi su préserver son authenticité et son intégrité. Il se trouve opportunément à la croisée d’aspirations nouvelles de la société et des clientèles « patrimoine mondial » : c’est la douceur de la campagne girondine que l’on retrouve en se dirigeant vers Saint-Christophe des Bardes, Saint-Hyppolite, Saint-Étienne de Lisse, Saint-Laurent des Combes ses voisins.
Avec elle, c’est la liberté de balade à travers, chemins, vignes, et lieux de vie pour rencontrer notre histoire originale, 800 ans d’interactions entre ceux qui nous ont précédés et notre terre.
Pourquoi Saint-Christophe des Bardes ? Une singularité culturelle avec un rappel à l’Antiquité celtique pour se souvenir de la place prépondérante que tenait alors « le Barde » dans le gouvernement de la société ? Le lettré est aujourd’hui oublié, le poète est caricaturé mais, en anglais, le «Bard» garde encore son image de gloire nationale, et en français, grâce à Chateaubriand ce terme de barde reste une manière d’honorer les affinités d’imagination et de destinée de ses pairs.
Une autre explication, plus terrienne, moins « glamour » et certainement plus juste nous est donnée par un dictionnaire des communes de la Gironde : il nous dit que le « barde » pourrait faire référence à des lieux boueux. On pense aux mots comme « Bard » en gascon, « barda » terme pré latin qui se prononce barde, bardisser qui signifie enduire de boue, voire barthe, etc… Ce qui pourrait se concevoir, compte tenu de l’état de notre sol (avant les drainages, un grand nombre de sources créaient des zones humides).
Un mot « bard » (gascon) nommait aussi un chariot de bois servant à transporter les pierres de taille… Là aussi, la particularité de notre territoire aux nombreuses carrières et aux surfaces boisées rend possible cette interprétation.